L’édition 2025 du forum économique mondial de Davos se tient du 20 au 24 janvier. Pour l’occasion, PWC publie son étude "Global CEO Survey" sur le moral et les attentes des chefs d’entreprise.
Sondage Davos. Les chefs d’entreprise sont-ils optimistes ?
Des milliers de participants attendus, dont des patrons de multinationales, des chefs de gouvernement, des prix Nobel... Du 20 au 24 janvier, le monde aura comme chaque année les yeux tournés vers Davos où se tiendra le World Economic Forum. Pour l’occasion, PWC publie l’étude "Global CEO Survey" qui en est à sa 28e édition. Réalisée auprès d’un échantillon de 4 700 chefs d’entreprise issus de tous les continents, elle apporte un éclairage sur le moral des patrons à l’échelle mondiale.
Conjoncture, le retour de l’optimisme ?
Bonne nouvelle, 58 % des personnes interrogées sont optimistes quant à l’évolution de l’économie mondiale dans les douze mois à venir. Il s’agit d’un changement notable par rapport aux années 2023 et 2024 où seuls 18 % et 48 % des patrons adoptaient une posture confiante. Le seuil d’optimisme retrouve celui de 2018, même s’il reste en dessous des années fastes de 2021 et 2022 (76 % et 77 %).
La schizophrénie des patrons français
En revanche, lorsque l’on demande aux dirigeants de l’Hexagone de s’exprimer sur leur pays, l’ambiance est morose. Seuls 24 % d’entre eux tablent sur "une croissance de l’économie nationale". Point important, si les Français ont un regard sévère sur eux-mêmes, le reste du monde n’est pas de cet avis. 48 % des patrons européens, 60 % des Nord-Américains et 56 % des Asiatiques s’attendent à une augmentation du PIB de la France. Est-ce lié à notre éternel pessimisme ? Pas forcément.
Lorsque l’on demande aux patrons tricolores de s’exprimer sur la croissance de leur propre société, le ton est différent. 47 % se disent très confiants pour les douze prochains mois, soit un point de plus que la moyenne européenne et neuf points de plus que la moyenne mondiale.
Visiblement, l’instabilité politique illustrée par quatre premiers ministres en un an n’effraie pas nos partenaires commerciaux. Pour le moment.
L’instabilité politique illustrée par quatre premiers ministres en un an n’effraie pas nos partenaires commerciaux. Pour le moment.
Que penser de l’IA ?
La question de l’IA générative est sur toutes les lèvres. Désormais, tous les dirigeants et les salariés du globe sont certains qu’il s’agit d’une innovation de rupture plus que d’un gadget. Dans le baromètre de 2024, 46 % de l’échantillon s’attendaient à une hausse de leur productivité et de leur rentabilité grâce à l’IA générative. Un an plus tard, ils ne sont que 34 % à estimer que ce fut le cas. Mais attention à ne pas enterrer l’IA générative : "Son adoption généralisée par les entreprises n’en est qu’à ses débuts", écrit PWC dans son rapport.
Une proportion non négligeable de dirigeants reste encore effrayée par le potentiel disruptif de l’IA générative : seul un PDG sur trois à l’échelle mondiale indique avoir totalement "confiance dans l’IA pour améliorer les processus clés de leur entreprise". Contrairement à certains clichés, les patrons américains semblent les plus rétifs au changement, puisque seuls 28 % font "confiance à l’IA générative", soit six points de moins que leurs homologues européens.
À certains égards, les salariés semblent plus acculturés que leurs employeurs à l’IA. Si seulement 3 chefs d’entreprise sur 10 indiquent vouloir intégrer l’IA générative dans la formation, 92 % l’ont déjà utilisée au travail.
Changement climatique, place à l’ambivalence
Lors des grands raouts du capitalisme mondial, il est pratiquement toujours question du changement climatique et, hormis une infime minorité, tous les décideurs du secteur privé sont conscients de la situation. Pour autant, ils ne sont que 21 % à estimer que leur entreprise sera "exposée au changement climatique et aux inégalités sociales". Cela reste derrière la volatilité économique (29 %), l’inflation (27 %) ou encore la pénurie de collaborateurs (24 %).
En l’état, il est probable que les investissements liés à la lutte contre le réchauffement climatique se poursuivent et s’accentuent pour une raison simple : ils ne portent pas atteinte au développement de l’activité économique. Ainsi, un tiers de PDG déclarent que les dépenses ont entraîné une augmentation des revenus, 5 % seulement soutenant le contraire.
Lucas Jakubowicz