Trois ans après sa création, Galembert Avocats, cabinet consacré aux contentieux d’affaires complexes et à forts enjeux, poursuit son développement et renforce son positionnement de niche.

DÉCIDEURS. Comment se porte l’activité de votre cabinet ?
Noémie de Galembert. Avec la fermeture des tribunaux pendant le confinement, le système judiciaire a globalement tourné au ralenti. Notre pratique contentieuse n’a pas échappé à ce phénomène. Néanmoins, cette période s’est révélée opportune pour les opérations transactionnelles. Et nous constatons depuis le déconfinement du printemps et le retour progressif à la normale les prémices d’une montée des tensions entre actionnaires notamment sur des sujets d’investissement ou des problématiques de négociation de sortie de dirigeants, etc. Cette situation devrait développer de nouvelles opportunités pour notre activité.

Comment appréhendez-vous le contentieux des affaires pour la période post-Covid ?
Si la vague redoutée des contentieux d’affaires notamment ceux liés aux opérations de haut bilan - coeur de notre pratique - n’est pas encore là, il n’est pas exclu que les tribunaux de commerce soient confrontés à une forte hausse de l’activité dans les mois à venir. Il faudra particulièrement surveiller le comportement de certains actionnaires opportunistes dans le cadre des procédures de restructuration d’entreprise. 

Revenons à vos dossiers : vous intervenez sur des contentieux post-acquisitions. En d’autres termes, vous prenez la suite d’un avocat spécialiste du corporate. Comment cela fonctionne-t-il opérationnellement ?
J’interviens régulièrement à la demande d’un confrère qui constate l’aggravation des tensions entre son client et la partie adverse. Les avocats corporate ont très rarement une quelconque responsabilité dans la survenance du litige. En revanche, dès lors qu’ils me demandent de venir en soutien sur un dossier, cela permet une analyse plus objective des risques associés à une documentation forcément imparfaite, car elle est le fruit de négociations, parfois dans des conditions de délais difficiles. Parfois, je regrette d’intervenir tardivement dans le process, car je suis convaincue que certaines situations pourraient se résoudre sans recours à la procédure judiciaire. Il suffit en effet quelquefois d’exposer les risques et de placer les parties prenantes devant leurs responsabilités.

"Le cabinet se développe au-delà de mes espérances"

Justement, quel regard portez-vous sur les modes alternatifs de règlement des litiges ?
Ma matière ne s’y prête guère. Il arrive que les contentieux d’acquisitions classiques ou les confits entre actionnaires familiaux permettent l’organisation d’une médiation. Mais cela reste assez rare tant les crispations demeurent. En tout état de cause, le succès de la médiation repose sur son calendrier : idéalement en fin de première année du contentieux – l’émotion est un peu retombée, les arguments ont été échangés et en même temps, le litige n’a pas encore été tranché en faveur de l’une ou l’autre des parties. Le succès d’une médiation repose également avant tout sur la qualité du médiateur. Quant à l’arbitrage, il n’apporte selon moi que très peu de valeur ajoutée dans le cadre de contentieux financiers complexes. D’ailleurs, il y a très peu de clauses d’arbitrage dans les contrats d’acquisition ou les pactes d’actionnaires de la place de Paris. Mes confrères du M&A/corporate sont donc en confiance avec les tribunaux de commerce.

Après un peu plus de trois ans d’activité en tant qu’avocate à la tête d’une boutique indépendante, quel premier bilan tirez-vous de votre activité ?
J’ai l’immense privilège d’adorer mon métier. Je l’exerce d’une manière qui me correspond parfaitement et qui répond manifestement aux besoins et attentes de mes clients. Au-delà de la qualité des dossiers, je mesure au quotidien que ce mode d’exercice de la profession, mêlant indépendance et engagement personnel, séduit une nouvelle génération d’avocats. En créant cette structure, je redoutais de rencontrer des difficultés dans le recrutement de mes collaborateurs. Trois ans plus tard, je suis soulagée et heureuse de constater que de nombreux jeunes avocats s’épanouissent davantage dans ce mode d’exercice que dans celui proposé par une grande firme, aussi prestigieuse soit-elle. Dans l’ensemble, je dois bien admettre que le cabinet se développe au-delà de mes espérances. Pour une femme de 40 ans exerçant dans un milieu où les clients et adversaires sont encore très majoritairement masculins, c’est une belle surprise.

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?
Nous envisageons de renforcer notre positionnement
de niche consacré aux contentieux complexes à forts enjeux financiers. D’autre part, nous menons une politique de young leadership qui consiste à faire évoluer les collaborateurs en interne dans le but de préserver l’identité du cabinet (la combinaison entre l’expertise client et l’expertise métier).
Enfin, il s’agira pour nous de continuer à structurer notre réseau de best friends afin de proposer le meilleur accompagnement possible à nos clients sur les autres matières que la nôtre.

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