Acteur majeur de l’arbitrage international, du contentieux commercial et du droit pénal des affaires à Paris, Betto Perben Pradel Filhol se consacre à la résolution des grandes crises internationales. Très complémentaires, les associés reviennent pour Décideurs sur le modèle du cabinet et son succès.

DÉCIDEURS. Betto Perben Pradel Filhol se base sur un modèle à part : quelle est la recette du succès ?

Gaëlle Filhol. Les clients nous apprécient pour quatre raisons principales. D’abord, la qualité de notre recrutement. Nous avons constitué une équipe de juristes à 360 degrés, très expérimentés en résolution de litiges internationaux, capables d’intervenir tant en arbitrage, en contentieux commercial qu’en droit pénal des affaires. Ensuite, notre véritable compréhension des industries et des problématiques techniques de nos clients. Nous intervenons dans des secteurs très pointus tels que ceux de l’aéronautique, de la construction ou encore de l’énergie.
Puis, la place que nous accordons à l’éloquence au cours de l’audience. Plaider s’impose comme une option cruciale dans notre stratégie de défense et nous sommes appréciés pour la qualité de nos prestations orales. 
Enfin, notre approche transversale constitue un aspect important de l’originalité de notre démarche. Nous accompagnons une clientèle composée de grands groupes, de dirigeants, d’institutions publiques ou d’États qui font appel à notre équipe pour sa capacité et son réflexe à examiner leurs dossiers sous plusieurs angles. En somme, nous sortons des sentiers battus et notre cabinet se voit confier des dossiers complexes dont les enjeux souvent politiques et médiatiques dépassent la dimension juridique et nécessitent une approche stratégique globale faisant de notre équipe un partenaire privilégié non seulement des directions juridiques, mais aussi des directions générales. Pour nous, la procédure arbitrale n’est qu’un vecteur de la résolution de crise.

Faire monter les jeunes : stratégie interne ou besoin exprimé par vos clients ?

Jean-Georges Betto. Les deux. En interne, nous avons mis en place une politique de young leadership avec la nomination de Gaëlle Filhol, de Martin Pradel et la cooptation d’Alexandre Reynaud en qualité d’associés. En nommant Gaëlle Filhol managing partner, notre souhait était de moderniser notre politique de gestion des ressources humaines. Nous sommes unanimes sur sa capacité à gérer une communauté de jeunes talentueux. Elle est à l’écoute des aspirations de cette nouvelle génération. Par exemple, durant le confinement nous avons mis en place une cellule psychologique pour assister quotidiennement les membres de l’équipe. Le cabinet a fait également le choix de s’engager dans des activités pro bono au service de la réserve civile pour apporter notre contribution à l’effort national.

"Notre cabinet se voit confier des dossiers complexes dont les enjeux souvent politiques et médiatiques dépassent la dimension juridique et nécessitent une approche stratégique globale"

Pour nos clients, qui sont à la recherche de partenaires, d’une équipe à leur image, nous investissons sur des jeunes brillants que nous faisons grandir. Nous les encourageons par exemple, à rédiger et publier des articles, à prendre la parole lors de conférences et à plaider durant les audiences. Nous les formons à être des juristes complets à même d’intervenir non seulement en arbitrage international, mais aussi sur des contentieux complexes impliquant la stratégie de l’entreprise, ses enjeux financiers, sa réputation. Force est de constater que cette politique est validée par nos clients qui considèrent nos jeunes comme des interlocuteurs de confiance.

L’arbitrage international connaît un développement sans précédent en Afrique. Pour quelles raisons selon vous ?

Alexandre Reynaud. Nous assistons ces dernières années à un phénomène croissant de contentieux sur le continent africain en raison d’une généralisation du respect des normes juridiques. Le recours au droit s’impose de plus en plus dans la résolution des litiges, au détriment des pratiques antérieures de lobbying ou d’intervention politique. Et cela se traduit notamment par des procédures d’arbitrage dans le domaine des affaires. D’autre part, la présence de la puissance publique comme partie prenante aux contrats internationaux à forts enjeux financiers explique également la volonté des investisseurs étrangers de recourir aux juridictions arbitrales en cas de différend.
À titre d’exemple, lorsque notre client, un grand groupe hôtelier, a été expulsé d’un célèbre hôtel de Lomé, une procédure d’arbitrage a été intentée à Paris devant la Cour internationale d’arbitrage de la CCI, mais la République togolaise a préféré saisir les juridictions togolaises. Les arbitres se sont déclarés compétents, mais les juges togolais aussi ! La contradiction a finalement été réglée par la Cour commune de Justice d’Abidjan qui a jugé que les juridictions togolaises étaient incompétentes en présence d’une clause d’arbitrage. Cette décision a eu beaucoup de résonance dans l’espace Ohada et elle a vocation à rassurer les investisseurs étrangers sur l’efficacité des clauses d’arbitrages stipulées dans leurs contrats, même en présence d’un partenaire étatique.

La médiation a également le vent en poupe. Comment l’expliquez-vous ? Est-ce une stratégie payante ?

Dominique Perben. Le recours à la médiation connaît actuellement un engouement particulier du fait de sa stricte confidentialité et de l’avantage qu’elle présente à long terme pour les parties. En effet, elle permet d’engager un dialogue productif entre les belligérants en vue de la continuité de leur relation. La solution retenue n’a donc pas vocation à désigner un perdant ou un gagnant. Dernièrement, nous avons réalisé une médiation entre un géant du BTP et un grand donneur d’ordres public relativement à la construction d’un édifice majeur. La pratique de la médiation au sein du cabinet illustre notre volonté d’avoir une vision large dans la gestion des situations de crise, car elle fait partie des modes alternatifs de règlement des conflits, au même titre que l’arbitrage.

"Nous avons mis en place une politique de young leadership"

Le cabinet a élargi sa pratique au droit pénal depuis l’automne 2019. Quelles synergies avez-vous pu créer ?

Martin Pradel. Notre intuition s’est confirmée et la cohérence entre l’arbitrage et le droit pénal des affaires s’avère évidente même si en théorie ces deux matières semblent s’opposer. Il n’est pas rare de constater en pratique l’inclusion de problématiques pénales en arbitrage international. C’est d’ailleurs en réaction à ce constat que le cabinet a développé une offre de défense pénale en vue de répondre à l’enjeu réputationnel majeur qu’induit toute mise en cause pénale d’un acteur économique d’envergure.
La synergie ne se fait pas simplement au niveau de la technique. Elle se conçoit surtout dans la manière de travailler un dossier. Mettre en commun des réflexes différents permet d’aboutir à des solutions transversales et de proposer une offre complète à nos clients. C’est cette richesse que nous apportons au client.

Prochains rendez-vous

02 octobre 2024
Sommet du Droit en Entreprise
La rencontre des juristes d'entreprise
DÉJEUNER ● CONFÉRENCES ● DÎNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »

02 octobre 2024
Rencontres du Droit Social
Le rendez-vous des acteurs du Droit social
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER  

Voir le site »

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024