Bruno Lasserre prend la tête du Conseil d’État
Il était redevenu conseiller d’État en septembre 2016 après avoir mis prématurément un terme à son dernier mandat de président de l’Autorité de la concurrence. Dix-huit mois seulement de délai avant sa nomination par le chef de l’État à la tête de la Haute juridiction administrative. À 64 ans, Bruno Lasserre devient vice-président de la place du Palais royal et succède ainsi à Jean-Marc Sauvé, en poste depuis 2006. À partir du 29 mai 2018, il poursuivra les missions de conseil du gouvernement sur les projets de loi et de décret et de jugement suprême des litiges liés à l’administration, et ce jusqu’en janvier 2022. Abandonnant la présidence de la section de l’intérieur, il dirige à présent les 232 conseillers d’État, maîtres de requête et auditeurs.
Bruno Lasserre devient ainsi le capitaine d’une juridiction qu’il connaît bien. À peine sorti de l’ENA en 1978, il choisit le Conseil d’État et y restera huit ans avant d’enchaîner les postes au sein de ministères. Il y revient en 1998 pour présider la première sous-section du contentieux durant trois ans. Il en deviendra président adjoint en 2002. Il quitte l’institution en 2004 pour prendre la tête de l’Autorité de la concurrence dans laquelle il avait déjà mis un pied deux ans auparavant. Il y orchestre la transformation du Conseil de la concurrence en véritable autorité, améliore les procédures d’enquête et de poursuites, organise sa montée en puissance et frappe fort en sanctionnant les acteurs contrevenant à la réglementation concurrentielle. En 2016, le montant cumulé des amendes prononcées par l’Autorité s’élève à 1,2 milliard d’euros, une année record. Grâce à la conjugaison de ses fortes sanctions et de son action pédagogique, l’institution devient l’un des régulateurs européens les plus respectés et sert de modèle à ses homologues. L'Autorité, aujourd’hui dirigée par Isabelle de Silva, a officiellement présenté ses félicitations à son ancien président.
Pascale D’Amore