Jumbo Privacy adresse une réclamation à la Cnil afin que le gardien des données personnelles ouvre une enquête relative aux agissements de Clearview AI en France et d’étendre cette action dans toute l'Union européenne.

La start-up française Jumbo Privacy, spécialiste de la protection des données personnelles, a saisi son régulateur le 15 juillet dernier, pour qu’il ouvre une enquête à l’encontre de la société californienne Clearview IA, visant son activité de reconnaissance faciale. Se muant en lanceur d’alerte, la requérante aurait en effet découvert que Clearview IA possédait des informations personnelles de ses utilisateurs, citoyens de l’Union européenne, sans leur consentement et violerait ainsi le RGPD. Une série de photos concernant la start-up est également mise en cause par Zoé Vilain, directrice de la stratégie, de la protection des données et présidente Europe de Jumbo Privacy. Devant la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), elle demande l’ouverture d’une enquête et la prise de mesures pour mettre fin aux pratiques de Clearview. Sa technologie de reconnaissance faciale serait bâtie sur la base de plusieurs milliards de photos illégalement acquises sur le web depuis 2016. Des actions similaires ont été lancées au Canada, en Australie ou encore au Royaume-Uni.

Jumbo Privacy a été fondée en 2018 par l’ancien de Microsoft Pierre Valade en réaction scandale Cambridge Analytica. La société propose une application mobile permettant à ses utilisateurs de garder le contrôle de l’utilisation de leurs données en ligne sur des plateformes comme Facebook, Instagram, LinkedIn ou Amazon.

Hier, la Cour de justice européenne rendait sa décision opposant Maximilian Schrems à Facebook et invalidait le dispositif du Privacy Shield. Cet accord, aussi connu sous le nom de "bouclier de protection des données" autorisait les entreprises européennes à transférer des données personnelles outre-Atlantique, en garantissant un même niveau de protection de la législation américaine que le droit européen. Cependant, le juge européen a estimé que les programmes de surveillance américains n'étaient pas compatibles avec les principes du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Marine Calvo

 

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